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Mieux se connaître en regardant par la fenêtre (de Johari)

Connaissance de soi - entrepreunariat

Image par Free-Photos de Pixabay

Avant toute chose, la tâche de tout homme ou femme est de prendre conscience de son être intérieur.

Socrate (philosophe de l’antiquité grecque) y voyait plus exactement une exhortation à “prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les dieux”.

Sun tzu (stratège de l’antiquité chinoise) avant lui écrivait : “Connais ton ennemi et connais-toi toi-même eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.”

 

Cette exhortation à se connaître soi-même est donc ancienne et n’a pas disparu. Au contraire, elle revient en force avec le développement de l’entreprenariat individuel.

 

Ceci posé, une question vient immédiatement : comment faire ? Quelles démarches entreprendre ? Mais avant tout, quel intérêt pratique ?

Se connaître : quel intérêt ?

Si je voulais convaincre une personne rétive à cette idée de l’intérêt de cette démarche, je retiendrais essentiellement deux arguments :

  • Mieux se connaître permet de capitaliser sur ce que l’on sait être nos forces et d’arbitrer entre nos points plus faibles entre ceux que l’on va travailler et ceux que l’on va déléguer, par exemple.
  • Mieux se connaître c’est également savoir comment les autres nous perçoivent et pouvoir agir en conséquence.

Comment faire ? Regarder par la fenêtre de Johari

Créée par Joseph Luft et Harry Ingham, psychologues américains, en 1955 – d’où son nom (“Jo” pour Joseph, “hari” pour Harry), la fenêtre de Johari est une matrice qui permet d’analyser la façon dont nous donnons et recevons de l’information.

Elle se lit selon deux axes :

  • ce que la personne sait ou ne sait pas sur elle-même,
  • ce que les autres savent ou ne savent pas sur la personne.
 

Ces 2 axes sont croisés avec une dimension externe incarnée par les autres : ce qu’ils savent de la personne et ce qu’ils ignorent. Le tout est ainsi représenté au travers des 4 cadrans/zones de la fenêtre et s’articule ainsi :

  • le moi “public” : il représente ce dont la personne a connaissance sur elle-même et partage aisément avec autrui (identité, poste occupé, apparence, parcours professionnel, etc.) mais aussi sa connaissance de ce que les autres pensent d’elle,
  • le moi “secret” : il désigne l’ensemble des informations connues de l’individu, mais cachées à autrui (ambitions, rêves, secrets, situation familiale, salaire, maladie, questionnements, doutes, etc.),
  • le moi “angle mort” : il matérialise ce que la personne ignore, mais que les autres connaissent à son sujet (rancœurs, admiration, gène, perception qu’ont les autres de la personne, vos manies, habitudes, tics de langage,  etc.),
  • le moi “inconnu” : elle regroupe ce dont l’individu n’a pas connaissance quant à lui-même et que les autres ignorent également (talents cachés, limites inconscientes, projections futures, etc.).


Fenetre de johari connaissance de soi
La fenêtre de Johari

Comment progresser ? Demander et partager

L’objectif est de réduire les 3 fenêtres secret-angle mort-inconnu au profit du moi “public”.

 

Pour cela, deux leviers d’action :

  • demander du feedback,
  • partager son authenticité.
 

 

Le mot anglais “feedback” est intéressant. On pourrait le traduire par “alimenter en retour”. Donner et recevoir du feedback s’apprend.

 

 

Afin de réduire notre angle mort, il convient donc de demander du feedback ; Interroger les autres sur leur perception de notre attitude, notre tenue, nos compétences, nos qualités, etc.

 

Peu-à-peu, nous avons une image de nous-même qui s’enrichit et qui parfois surprend. Malgré nos doutes, nous dégageons peut-être de la sérénité, comment savoir sans demander ?

 

 

Pour réduire son moi “secret”, pas de secret (pour le coup). Cette démarche est souvent difficile et ne peut qu’être progressive et différenciée (on ne dira pas tout à tout le monde tout de suite) mais elle conduit à faire converger plus vite l’image que les autres ont de nous et celle que l’on a de soi. Et cela favorise la confiance.

 

Ce double mouvement en tenaille, demande de feedback d’une part et partage de son authenticité d’autre part, contribue à réduire la zone du moi “inconnu” et par conséquent, développe la connaissance de soi.

 

 

Pour l’entrepreneur, ce travail aura aussi des effets induits inattendus : il développe la prise de hauteur ou de recul et favorise le succès de démarches d’intelligence collective sur la définition de son offre, sa segmentation de clientèle ou la couleur de sa communication par exemple.

 

 

A la fin de ce billet, il ne me reste que deux questions :

  • Quelle sera votre prochaine question ?
  • Quel sera votre prochain partage ?
“On ne se débarrasse pas d'une habitude en la flanquant par la fenêtre ; il faut lui faire descendre l'escalier marche par marche.” Mark Twain, écrivain (1835 - 1910)
Thierry Cammarata
Consultant en stratégie, gestion de crise et coach
Auteur du blog arbitrium14.fr